DE L'UKRAINE ET DE SA GUERRE "MONTREE-CACHEE"
De la guerre – qui pourrait bien arriver jusqu’à nous – on ne parle que comme d’une maladie qui se presse à nos portes. « Déclarée » ou non – selon l’expression consacrée – cette maladie se traîne comme un nuage. Et qu’il ait éclaté ailleurs ne l’empêchera peut-être pas de s’étendre. En attendant … il est décrit dans ses grandes largeurs par des « spécialistes », rameutés pour la circonstance. Les hypothèses s’ajoutent les unes aux autres : tactiques, politiques et même psychologiques, comme, selon la vieille règle : « un homme averti en vaut deux !»
Les médias suppléent ainsi au silence d’un Gouvernement et de deux Assemblées qu’occupe la question des retraites. Quoi qu’il s’agisse là d’une affaire relative au traitement du travail, ce mot « retraite » résonne étrangement dans ce contexte de guerre. Cette guerre décidément devrait-elle être perdue, quand une Démocratie comme la nôtre ne semble plus savoir où elle habite ? Quand les pièces de la vieille maison ne sont plus que des espèces de placard (à droite comme à gauche) et que son quasi-Propriétaire tente de s’élever au-dessus de la mêlée, tel qu’un Roi directement branché sur le Ciel.
LES "MEILLEURS" SONT-ILS LES "BONS" ?
La crise politique actuelle, si elle est d’abord sociale, voire culturelle, n’est pas qu’un accident de parcours. Elle dit ce qui n’est pas dit, ou en tout cas mal compris – voire exploité aux seules fins partisanes, par les représentants du Peuple, à commencer par le Président de la République lui-même.
Cette crise en effet vient de plus loin que l’évènement qui la provoque et la justifie. Mal faite à bien des égards, conduite de façon autoritaire, la réforme des retraites est le verre grossissant à travers lequel se donne à voir, fonctionnant comme une Machine, un gouvernement qui « gère ».
Comment ne pas voir aujourd’hui que le Pouvoir est encore plus incapable que ses prédécesseurs d’exposer une pensée qu’il n’a pas et donc de donner un sens aux réformes qu’il entend conduire ? Faut-il ajouter à cette déficience l’image récente et combien significative d’un « dysfonctionnement » qui aura sapé – au-delà de la conscience qu’on en a eue – la confiance profonde des personnes dans le respect des liens hautement symboliques qui les attachent à leurs morts ? le traitement hospitalier des mourants et de leurs cadavres n’a-t-il pas montré que la sécurité des survivants devait l’emporter sur tout autre malheur ? Confusion éthique s’il en est : la grande peur, orchestrée à souhait, aura dons justifié cette déshumanisation réputée utile. L’utilité ne révèle-t-elle pas ici ce qu’elle cache : le Peuple est une collection d’individus pareils à des choses et rien de plus.
DE L'ARCHE A L'EGLISE
et de l’Eglise à l’Arche
Quelle « secte » à l’abri de l’Arche, ou comment une association reconnue – voire consacrée – finit-elle à la fois malgré elle et dans le prolongement pervers d’une idée, voire idéal, par prendre le chemin de « l’emprise » et de « l’abus » ?
La question doit être posée à l’Eglise elle-même. Ne parle-t-elle pas d’une « Peste »1 qui ne serait pas la sienne, alors même que se découvre aujourd’hui le scandale d’une pédo criminalité qui ne tombe pas du ciel et qui pourtant le rejoint ?2
C’est que le « mal » est au cœur du Système. Ce qui arrive à l’Arche n’est en effet que le symptôme d’une maladie qui la dépasse et dans laquelle l’Eglise s’est enfermée depuis longtemps. Le Pouvoir spirituel – fût-il dégagé, comme aujourd’hui, du pouvoir temporel – y est à l’œuvre selon le modèle assumé d’une « toute-puissance » d’origine divine. Le dogme en fait foi. Faut-il donc s’étonner que le « culte » lui-même (voire la culture qui le soutient) fondé sur un absolutisme, ouvre la porte aux « abus » dont cette Eglise est depuis longtemps le théâtre ?
BONNE ANNEE !
J’apprends que les « Tirailleurs Sénégalais » - âgés d’au moins 90 ans pour ceux qui ont survécu – vont pouvoir rejoindre leur pays tout en continuant de toucher leur pension. Cette nouvelle nous est donnée par France Info ce jour sans commentaire.
Cela me rappelle qu’une conseillère de Jospin à Matignon m’expliquait en son temps qu’elle allait donner « 100 balles » aux Harkis pour avoir la paix.
France, fidèle à quelles valeurs, à quels engagements ? Qui s’en émeut ?
Faut-il chercher plus loin si le peuple français doute aujourd’hui de ses représentants politiques, si ce n’est de la République elle-même ? Est-ce donc là ce « complotisme » dont les bonnes âmes de service ont pointé, à partir du Covid, l’émergence obscurantiste ?
L’écœurement sous la colère, la complicité objective des informateurs poltrons ou inconscients qui servent les nouvelles sans se risquer au jugement compromettant, qui dit mieux ?
L'autre monde
« L'autre monde »? Et s'il était ici, juste à la fin de celui que nous appelons pompeusement notre « moi », là où commence « l'autre », cet étranger dont nous partageons l'intimité comme de « personne »? Oui ! personne est quelqu'un, ou mourir dans le vivre, selon cette frontière invisible que chaque jour et chaque instant nous franchissons de notre pas d'enfant.
Editions l'Harmattan, Paris - Août 2022
Cliquez ici pour télécharger la présentation par l'éditeur
Cliquez ici pour commander le livre en version papier ou numérique sur le site de l'éditeur
Présentation du livre aux ditions L'Harmattan le 3 décembre 2022
Captation Benoït Maréchal - Montage Dominique Morlotti
À tombeau ouvert
À l’occasion de la parution de son livre « À tombeau ouvert », Jean-Pierre BIGEAULT a réuni Marie-Christine DAVID-BIGEAULT et Benoît MARÉCHAL pour lire des extraits de ces nouvelles qui associent la gravité et la légèreté autour du thème de la mort.
Vidéo Dominique Morlotti
« Ainsi avait retenti, par-delà le chant des automatismes, le cri de l’espace, cri joyeux d’une hauteur terrestre piquetant le ciel.
Son cœur d’aviateur avait bondi. Avait-il donc choisi ce métier pour lais- ser derrière lui ce qu’il devait perdre ? Mais quoi ? Il n’aurait su le situer sur la carte embrouillée de son histoire.
C’est en tous cas l’Himalaya aperçu au loin qui, tel un père évidemment céleste, avait esquissé à son intention le geste de la promesse. Des années que, tâtonnant dans sa nuit, il attendait le lever de ce jour...
Il allait amorcer la descente. Il apercevait déjà les contours de la ville, tache d’ombre flottante et sa nappe d’eau sale. C’est ainsi qu’il voit Bang- kok, à ses yeux, cité maudite. N’est-ce pas le choc frontal de sa vie : pureté rude en son élan de montagne à demi-divine et chute nauséeuse de l’homme en son marais ? »
Extrait de la nouvelle L’aviateur
Editions Unicité - décembre 2021
Et mourir
A paraître le 18 juin
1 mai 2021
Entretien avec Marie-Christine David - 17 novembre 2017
Né en 1930, Jean-Pierre Bigeault vit une enfance heureuse dans le cadre d’une famille pourtant confrontée à la crise économique de l’époque et bientôt la guerre. Adolescent marqué par le « retour à la terre » normande, il est pris dans la tourmente du Débarquement et manque de mourir. Il bénéficie d’une éducation résolument humaniste et chrétienne, ainsi qu’en témoigne son engagement dans la JEC (Jeunesse Etudiante Chrétienne). Ses études parisiennes de Lettres et de Psychologie l’amènent très vite à enseigner dans un grand lycée privé et à créer, avec quelques amis, une école spécialisée dans la prise en charge d’adolescents dits « difficiles ». Il s’agit d’un internat, très connu à l’époque, sous le nom d’Institut psychopédagogique « Maison rouge les Mathurins ». Cette expérience se développe sur une vingtaine d’années. Elle débouche sur un parcours personnel, à la fois curatif et didactique, qui met la psychanalyse au cœur d’une activité nouvelle centrée sur la « Formation d’adultes ». Lire la suite...
CONTACT