Né en 1930, Jean-Pierre Bigeault vit une enfance heureuse dans le cadre d’une famille pourtant confrontée à la crise économique de l’époque et bientôt la guerre. Adolescent marqué par le « retour à la terre » normande, il est pris dans la tourmente du Débarquement et manque de mourir. Il bénéficie d’une éducation résolument humaniste et chrétienne, ainsi qu’en témoigne son engagement dans la JEC (Jeunesse Etudiante Chrétienne). Ses études parisiennes de Lettres et de Psychologie l’amènent très vite à enseigner dans un grand lycée privé et à créer, avec quelques amis, une école spécialisée dans la prise en charge d’adolescents dits « difficiles ». Il s’agit d’un internat, très connu à l’époque, sous le nom d’Institut psychopédagogique « Maison rouge les Mathurins ». Cette expérience se développe sur une vingtaine d’années. Elle débouche sur un parcours personnel, à la fois curatif et didactique, qui met la psychanalyse au cœur d’une activité nouvelle centrée sur la « Formation d’adultes ». En tant que psychopédagogue et psychanalyste, Jean-Pierre Bigeault intervient – avec son confrère et ami Gilbert Terrier – tant dans le cadre du Ministère de la Justice (Education surveillée puis Protection judiciaire de la jeunesse) que dans celui de l’Education nationale. Il est alors « chargé d’enseignement » à l’Université de Paris X Nanterre. A côté de son exercice libéral au double titre de la connaissance de l’inconscient et de l’expression, il prend la Direction générale du Centre de Réadaptation Psychothérapique, dit CEREP (association reconnue d’utilité publique), qui regroupe deux Hôpitaux de jour (enfants et adolescents), un Centre médico- psychopédagogique (CMPP) et un Externat médico-pédagogique (EMP).
Sa retraite est aujourd’hui une retraite active. Comme tout au long des années écoulées, mais de manière plus intensive, il publie de nombreux ouvrages : suites de poèmes, essais (poétiques, philosophiques, psychanalytiques). Ses livres (cf. bibliographie) sont marqués par une fidélité inébranlable au plaisir de l’écriture et à l’exploration des profondeurs dont la langue porte les signes.